La cardiologie interventionnelle entre dans une nouvelle dimension

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A l’hôpital Emile Muller, le service de cardiologie du GHRMSA bénéficie d’un plan d’investissement destiné à moderniser ses infrastructures dédiées au diagnostic et au traitement des maladies cardio-vasculaires.

Alors que la transformation du plateau technique de cardiologie suit son cours, la salle dédiée à la rythmologie interventionnelle a été rénovée et équipée de matériel high-tech adapté au traitement mini-invasif des tissus cardiaques endommagés par un court-circuit électrique. Voilà l’occasion de s’intéresser à cette discipline en plein essor.

Situé à l’hôpital Emile Muller, le service de cardiologie constitue un secteur dynamique au GHRMSA. Les patients, jeunes ou âgés, souffrant de troubles du rythme cardiaque et, notamment, d’arythmie et de fibrillation auriculaire, sont pris en charge dans le cadre de la rythmologie interventionnelle. Le GHRMSA est l’un des quatre sites hospitaliers, en Alsace, à pratiquer cette discipline dont l’activité est conditionnée à la présence d’une unité de chirurgie cardiaque. Les troubles du rythme sont liées à un dysfonctionnement de l’activité électrique du coeur qui peut être diagnostiqué et traité à l’aide de la technique de l’exploration électrophysiologique. Cette intervention est pratiquée en salle B du plateau technique interventionnel de radiologie cardio-vasculaire. C’est dans cette salle que les spécialistes réalisent, chez les patients, l’ablation mini-invasive des parties du muscle cardiaque touchées par une défaillance électrique.

 

Un investissement de 790.000 euros

 

La salle B a été entièrement rénovée afin de répondre aux évolutions que connaît la rythmologie interventionnelle. Le projet a été encouragé par la Direction du GHRMSA. Il a mobilisé les services Exploitation maintenance et travaux neufs ainsi que le service Biomédical. Les travaux ont été réalisés entre les mois de janvier et avril 2022. Le coût du projet s’élève à 790.000 euros dont 650.000 euros pour les équipements et 140.000 euros pour les travaux d’aménagement. Un nouvel appareil d’imagerie numérique a été installé en remplacement d’un ancien modèle. Il permet de réaliser un scanner du cœur et de restituer des images en 3D tout en délivrant des doses minimes de rayons X. Les images sont affichées sur un grand écran dernier cri intégrant 8 sources vidéo. Un nouvel espace de contrôle avec pupitre de commandes, donnant sur la salle d’intervention, a été aménagé. Il est équipé d’une paroi vitrée plombée. La salle est également équipée d’une table d’examen spéciale. Capable de supporter un poids de 275 kg, cette table peut générer un champ magnétique autour du patient. Ce procédé high-tech, qui fonctionne comme un GPS, est adapté aux techniques d’ablation. Il sert à établir une carte éléctro-anatomique et électrique du coeur. Il est combiné avec l’utilisation de cathéters que le praticien introduit jusqu’au coeur, par le biais de la veine fémorale. Chaque cathéter a une fonction bien précise. Un cathéter, muni d’un échographe miniature permet de guider l’opérateur en temps réel. Un autre, doté d’un capteur magnétique, sert à localiser les tissus cardiaques où se produisent des « courts circuits » électriques. Un autre encore est utilisé pour cautériser ces zones à faible voltage à l’aide d’ondes de radiofréquences.

 

Une filière qui ne manquera pas d’attirer de nouveaux praticiens et personnels paramédicaux

 

Au GHRMSA, quatre cardiologues « électriciens », ont fait de l’exploration électrophysiologique leur terrain d’excellence. Il s’agit du Dr Lucian Muresan, formé à Nancy, du Dr Ronan Le Bouar, formé à Bad Krozigen, du Dr Charline Daval, formée à Montréal, et du Dr Serban Schiau, formé au GHRMSA.

Tout au long de la séance, le cardiologue est entouré d’une équipe d’infirmières, d’un manipulateur en radiologie et d’un ingénieur « clinique ». Ce dernier pilote la carte électrique du cœur à l’aide d’un logiciel spécial. Il dialogue en permanence, par micro-casque, avec le cardiologue rythmologue interventionnel. De son côté, le patient, légèrement sédaté, reste éveillé pendant l’intervention qui dure entre 45 minutes pour les cas simples à 5h pour les cas les plus complexes. La présence d’un anesthésiste est requise uniquement en cas d’anesthésie générale. La technique mini-invasive représente une réelle alternative aux thérapies médicamenteuses. Elle permet de limiter la durée d’hospitalisation à 24h et de réduire les risques de complications. Au GHRMSA, sur les 382 séances d’explorations électrophysiologiques réalisées sur une année, 250 concernaient des cautérisations et 132 étaient à visée diagnostique. Avec l’arrivée de ces outils performants et fiables, les cardiologues du GHRMSA entrent dans une nouvelle dimension. Ils comptent ainsi augmenter le nombre de créneaux dédiés aux explorations électrophysiologiques, une filière qui ne manquera pas d’attirer de nouveaux praticiens et personnels paramédicaux ayant une affinité pour le médico-technique et qui trouveront au GHRMSA une possibilité d’exercer dans un domaine de pointe.